Table des matières
[p. 532 à 542]
Note sur la présente édition
Traduction des textes latins et grecs
Préface
À. M. Eugène Burnouf
Chapitre I
Une seule chose est nécessaire. Le sacré et le profane. Ascétisme chrétien. Sanctification de la vie inférieure. Unité de la vie supérieure. Possibilité de réaliser cette unité. Maintenant une trop riche nature est un supplice.
Chapitre II
Savoir. Sa valeur objective. Sa base psychologique. Curiosité primitive. Des premières tentatives scientifiques. La science conçue comme un attentat. Des résultats et des applications de la science. Idée de la science pure : résoudre l'énigme. De la science dans le gouvernement de l'humanité réfléchie. Bévues et mécomptes nécessaires des premiers moments de réflexion. Tâche de notre temps : reconstruire par la science l'édifice bâti par les forces spontanées de la nature humaine. Comment la philosophie gouvernera un jour le monde et comment la politique disparaîtra.
Chapitre III
La science positive peut seule fournir les vérités vitales. De ceux qui prétendent les tirer : 1° de la spéculation abstraite ; 2° des instincts poétiques ; 3° d'une autorité révélée. Impossibilité de la haute science dans un système de révélation ; car la science n'a de valeur qu'en tant que cherchant ce que donne la révélation. Des savants orthodoxes. Silvestre de Sacy. La science n'est sérieuse que quand on en fait l'affaire essentielle de la vie. Du naturel et du surnaturel. (En grec dans le texte). Indépendance de la science. Esprit moderne. Il faut le continuer. Œuvre de la critique moderne. Exemple tiré de l'islamisme. Molle réaction contre la ferme tenue du rationalisme. Les calamités dépriment. Nous tiendrons ferme. Symbole rationaliste. Qui sont les sceptiques ? Le rationalisme, c'est la reconnaissance de la nature humaine dans toutes ses parties. Une nation rationaliste et réfléchie serait-elle faible ? La réflexion attache à la vie. Quoi qu'il en soit, les critiques ont raison. Possibilité de grands dévouements dans un état critique très avancé. Y a-t-il des illusions nécessaires ? Sève éternelle de l'humanité. Ne nous objectez pas les égoistes frivoles... La religion chez les modernes ne fait rien pour la force des nations. Exemple de l'Italie. Que si la civilisation succombait sous la barbarie, elle vaincrait encore une fois ses vainqueurs, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle n'eût plus personne à vaincre. 4° du bon sens. En quoi le bon sens est compétent. Il ne peut apercevoir les fines vérités. Ton agaçant.
Chapitre IV
Les frivoles. Jamais la frivolité ne gouvernera le monde. L'humanité est sérieuse. Tendances utilitaires. Les améliorations matérielles servent la cause de l'esprit. Du petit esprit d'industrialisme. Mieux vaut le peuple tel qu'il est. La science du bonhomme Richard. Grande vie désintéressée. Noblesse de l'ascétisme. Défauts de notre civilisation bourgeoise, nécessaires et justifiés. Du peu d'originalité de notre temps. La liberté ne sert de rien pour la production d'idées nouvelles. Le christianisme n'a pas eu besoin de la liberté de la presse ni de la liberté de réunion. Toute idée naît hors la loi. La petite police gêne plus l'originalité de la pensée que l'arbitraire pur et la persécution. Jésus en police correctionnelle. Le progrès de la réflexion ramènera la grande originalité. Ne désespérez jamais de l'esprit humain. La science est une religion. Sacerdoce rationaliste.
Chapitre V
Idée d'une science positive des choses métaphysiques et morales. Elle n'est pas faite. État fatalement incomplet. Regret des illusions détruites. Il faut en appeler à l'avenir. Il serait plus commode de croire. Courage de s'abstenir. Ignorer pour que l'avenir sache. La réalité que la science révèle supérieure à toutes les imaginations. Sécurité contre les résultats futurs de la science. Le monde de Cosmas et celui de Humboldt ; de même, le vrai système des choses se trouvera infiniment supérieur à nos pauvres imaginations. Humanisme pur. Le temps des sectes est fini. Couleur sectaire. Impossibilité d'une nouvelle secte religieuse. Pierre Leroux. L'universel.
Chapitre VI
La science, en général, peu comprise et ridiculisée. La science n'est comprise qu'en vue de l'école et de l'enseignement. Étrange cercle vicieux. Défauts de l'enseignement supérieur en France. Le ministère de l'Instruction publique, considéré à tort comme le ministère de la Science. Fabricants et débitants. La science n'est pas une affaire de collège. De la science d'amateurs. De la science de salons. Du technique. Du bon goût dans la science. Du pédantisme. De la science allemande. Ne pas chercher l'amusement dans la science.
Chapitre VII
De l'érudition. Elle n'a pas et il n'est pas nécessaire qu'elle ait toujours la conscience de son but. Services rendus à l'esprit humain par des esprits très médiocres. Déperdition de forces par suite de cette inintelligence. Vaine manière de concevoir la science. La perte de la vie ne se répare pas. Du curieux et de l'amateur. Services qu'ils peuvent rendre. En quel sens la science est vanité. L'Imitation.
Chapitre VIII
De la philologie. Difficulté de saisir l'unité de cette science. Vague expressif. Elle désigne une nuance de recherches plutôt qu'un objet spécial de recherches. Le philologue et le logophile. La philologie conçue comme l'illustration du passé. La philologie n'a pas son but en elle-même. L'apparition de la philologie signale un certain âge de toutes les littératures. La philologie envisagée comme fournissant les matériaux de l'histoire et de l'humanité. Nécessité des recherches positives et des derniers détails. La philosophie suppose l'érudition. Dans l'état actuel de l'esprit humain, les travaux spéciaux sont plus urgents que les considérations générales et surtout que les spéculations abstraites. Les recherches particulières. Union de la philologie et de la philosophie. Grands résultats de l'érudition moderne. Il ne s'agit pas d'étudier le passé pour le passé. Science des produits de l'esprit humain. C'est surtout par la philologie et la critique que les temps modernes sont supérieurs au Moyen Âge. Les fondateurs de l'esprit moderne ont été des philologues. La philologie des modernes supérieure à celle des anciens. Révolution opérée par la philologie. Le jour où la philologie périrait, la barbarie renaîtrait. Ce qui lui reste à faire. Philosophie des choses.
Chapitre IX
Philosophie critique. L'éclectisme. La philosophie n'est pas une science à part. Le philosophe, c'est le spectateur dans le monde. Notion primitive de la philosophie ; il faut y revenir. La philosophie est une face de toutes les sciences. Dispersion de la science et retour à l'unité. Exemple de la cosmologie. La philosophie ne peut se passer de science. Exemple d'un problème philosophique résolu par les sciences spéciales : problème des origines de l'humanité.
Chapitre X
Lacunes de la psychologie à combler par la science. 1° Idée d'une embryogénie de l'esprit humain. Moyens et méthode à suivre. Psychologie primitive. Les lois de l'état primitif identiques à celles de l'état actuel. Insuffisance de la psychologie qui n'étudie que l'état actuel. 2° La psychologie jusqu'ici n'a étudié que l'individu. Idée d'une psychologie de l'humanité. La science de l'esprit humain, c'est l'histoire de l'esprit humain. La psychologie n'a pas un objet stable ; son objet se fait sans cesse. Tout ce qui tient à l'humanité est dans le devenir. Comparaison de la psychologie et de la linguistique. L'âme n'est pas un être stable, objet d'une analyse faite une fois pour toutes. La conscience se fait. La science d'un tout qui vît, c'est son histoire. Nécessité d'étudier les œuvres de l'esprit humain. Rien n'est à négliger. Les états exceptionnels, les extravagances, les fables fournissent plus à la science que les états réguliers. Exemple tiré de l'histoire des origines du christianisme. Autre exemple tiré de l'étude des littératures de l'Orient. Les études orientales en apparence insignifiantes. Elles n'ont d'intérêt qu'en vue de l'esprit humain. Les anciennes littératures de l'Orient, qui sont incontestablement belles, ne le sont qu'au point de vue de l'esprit humain. L'humanité seule est belle dans toutes les littératures. Tout ce qui représente l'humanité est beau. Esthétique humanitaire. Elle préfère pour l'étude les littératures primitives. La vraie esthétique suppose la science. Le savant seul a le droit d'admirer.
Chapitre XI
La philologie envisagée comme moyen d'éducation et de culture intellectuelle. M. Welcker. Ce point de vue ne suffit pas. Les langues classiques sont un fait général. Aucune langue n'est classique d'une manière absolue. Le choix des langues classiques n'a rien d'arbitraire. Partout l'histoire des langues montre deux idiomes superposés, langue ancienne synthétique, langue moderne analytique. La langue ancienne, bannie de l'usage, reste sacrée, savante, classique. Nécessité de l'étude de la langue et de la littérature anciennes. Les racines de la langue et de la nation sont là.
Chapitre XII
Groupe de sciences qu'on doit appeler sciences de l'humanité. La vraie science ne s'inquiète pas de l'humilité des moyens, ni même du peu de résultats que semblent amener les premières recherches. Exemple des inscriptions cunéiformes. La science doit s'esquisser largement, comme toutes les formes de l'humanité. Prodigalité de l'individu. Large élimination de superflu. Ce qui reste du travail scientifique. Façon d'entendre l'immortalité littéraire. Un livre est un fait. Rôle nouveau de l'histoire littéraire.
Chapitre XIII
Manière dont les résultats scientifiques prennent place dans la science. Différence de la science et de l'art à cet égard. Des spécialités scientifiques. Les travaux généraux sont encore prématurés dans plusieurs branches de la science. Nécessité de monographies sur tous les points. Que les grandes histoires générales sont encore impossibles. Ces grandes histoires ne valent d'ordinaire que pour le point sur lequel l'auteur avait fait des recherches spéciales. L'œuvre des monographies devrait être celle du XIXe siècle. Combien elle suppose de désintéressement et de vertu scientifique. La monographie tout entière n'est pas faite pour rester. Ses conclusions transformées restent. Manière étroite de prendre sa spécialité. Travaux de première main. Insuffisance de la science, qui ne touche pas incessamment les sources. Exemple du Moyen Âge et de nos histoires générales. Inexactitudes fabuleuses et traditionnelles. Nécessité d'une vaste élaboration scientifique. Rien de futile. Questions capitales dépendant de recherches en apparence frivoles. Dangers d'essayer les travaux généraux avant les élaborations préliminaires. Exemple de la littérature sanscrite. Morale du spécialiste. B travaille trop souvent pour lui seul ou pour sa coterie. Dispersion du travail et isolement des recherches. Nécessité d'une organisation du travail scientifique.
Chapitre XIV
L'État doit patronner la science, comme tout ce qui est de l'humanité et a besoin de l'aide de la société, État social où la science remplacerait les cultes. L'État ne peut rien sur la direction de la science. Liberté parfaite. Grands ateliers de travail scientifique. Ordres religieux. Sinécures.
Chapitre XV
Exemples de recherches constituant une philosophie scientifique. Immenses résultats sortant des sciences de la nature. Sciences historiques et philologiques : âges divers de l'humanité. Révolution opérée par cette distinction dans la critique historique. Exemple tiré de l'histoire des religions. Façon dont l'homme primitif envisageait la nature. Théorie de l'épopée et de la poésie primitive. Théorie des mythologies. Étude comparée des religions. Nouvelle manière de les critiquer. L'esprit humain a tout fait. Combien l'étude des religions est indispensable à la vraie psychologie. Caractère subjectif des religions ; de là leur intérêt psychologique ; l'homme s'y met plus que dans la science : l'humanité est là tout entière. Nécessité de travaux spéciaux sur les religions diverses : islamisme, bouddhisme, judaïsme, christianisme. Essai d'une classification des religions : religions organisées, mythologies. Influence des races. Difficulté de comprendre ces œuvres d'un autre âge. Étude comparée des langues. Philosophie qu'on en a tirée et qu'on en peut tirer. Nécessité de l'érudition pour constituer définitivement la philosophie de l'histoire et la critique littéraire. Sotte manière d'admirer l'antiquité. Le savant seul a le droit d'admirer. Influence des résultats de la haute science sur la littérature productive. M. Fauriel. La critique n'est possible que par la comparaison. Défaut de la critique du XVIIe siècle. Manière d'inoculer le sens critique. Les résultats de la critique ne se prouvent pas, mais s'aperçoivent.
Chapitre XVI
La philosophie parfaite serait la synthèse de la connaissance humaine. Trois phases de l'esprit humain. 1° Syncrétisme primitif : livre sacré ; beauté et harmonie de cet état. 2° Analyse. Vue partielle et claire. Comment la théologie se conserve encore en cet état. En quoi cet état est inférieur et supérieur au précédent. 3° Synthèse définitive. Il y aura encore des Orphée et des Trismégiste. Généralisation de cette loi du développement de toute vie. L'analyse ne vaut qu'en vue de la synthèse à venir. Nous ne travaillons pas pour nous. L'analyse est la méthode française par excellence. La France n'entend rien en religion. Pourquoi la France est restée catholique, tandis que l'Allemagne est devenue protestante. De l'Espagne. Que, malgré notre libéralisme, nous sommes de timides penseurs.
Chapitre XVII
Qu'il y a une religion dans la science. Un scrupule. Cette religion ne peut être pour tous. Je l'avoue. Tous pourtant ont leur part à l'idéal. Marie a la meilleure part. Inégalité fatale. Travailler à élever tous les hommes à la hauteur du culte pur. Différence de la condition du peuple relativement à la culture intellectuelle, dans l'antiquité et dans les temps modernes. Tradition intellectuelle chez les nations antiques, épopée. L'homme du peuple chez nous déshérité de l'esprit. Cela n'est pas tolérable. Autrefois, quand il y avait une religion pour le peuple, à la bonne heure ! Impossibilité de résoudre ce problème ; la brutalité le résoudra. Des révolutionnaires. Nous avons détruit le paradis et l'enfer, il ne faut pas rester en chemin. Impossibilité de rétablir des croyances détruites. Hypocrisie. Laisser faire le prêtre ! Inutile ; eh bien ! nous allons nous convertir ! Impossible. Reste la force. Ne vous y fiez pas. Et puis c'est immoral. Fatalité de tout ce développement. Une seule solution : élever tous à l'intelligence. La société doit à tous l'éducation. On n'est pas homme pour naître homme. De quoi punissez-vous ce misérable ? Le peuple n'est pas responsable de ses folies. Injustice des reproches qu'on lui adresse. Ils retombent sur ceux qui ne l'ont pas élevé. Plus de barbares ! Dangers du suffrage universel avec des barbares. L'intrigue et le mensonge aux enchères. Le souverain de droit divin, c'est la raison. La majorité ne fait pas la raison. Idée d'un gouvernement scientifique. Le suffrage d'un peuple ignorant ne peut amener que la démagogie ou l'aristocratie nobiliaire. Le peuple n'aime pas les sages et les savants. Il n'y a qu'une chose à faire : cultiver le peuple. Tout ce qu'on fera avant cela sera funeste. Du libéralisme français. Qu'il ne profite qu'aux agitateurs, qui n'ont rien de bon à faire. Qu'il n'avance en rien les idées. Nos institutions n'ont de sens qu'avec un peuple intelligent. Droit à la culture qui fait homme.
Chapitre XVIII
Le socialisme est-il conséquence de l'esprit moderne ? La tendance à laquelle correspond le socialisme est la vraie, ses moyens sont mauvais et iraient contre son but. Le problème n'est que posé. Solution trop simple et apparente. Analogie du problème de l'esclavage dans l'antiquité. Charlatanisme naïf. Cela est autrement difficile. Ne pas injurier ceux qui tentent sans réussir. Antinomie nécessaire. Tous ont tort, excepté les sages qui attendent. Révolutionnaires et conservateurs. Le but de l'humanité n'est pas le bonheur, mais la perfection. Ce qui est nécessaire pour la perfection de l'humanité est légitime. Les droits se font et se conquièrent. Le but de l'humanité n'est pas son affranchissement, mais son éducation. Détruire n'est pas un but. Si le but de l'humanité était la jouissance, l'égalité la plus absolue serait de droit. Le sacrifice des individus ne se conçoit qu'au point de vue de la perfection de l'humanité. Société ayant un dogme et société qui n'en a pas. La première est essentiellement intolérante: c'est le dogme qui gouverne. Le dogme n'est tyrannique que le jour où il n'est plus vrai.
Chapitre XIX
La civilisation moderne aura-t-elle le sort de la civilisation antique ? Assimilation des barbares aux peuples civilisés. Possibilité d'allier la culture intellectuelle avec une profession manuelle. Pourquoi le métier est chez nous abrutissant. Société grecque. Douleur de voir une portion de l'humanité condamnée à la dépression intellectuelle. Simultanéité de deux vies. État où le travail matériel deviendrait presque insignifiant. Règne de l'esprit. Variété individuelle. Ah ! ne nous défendez pas ces chimères !
Chapitre XX
De la science populaire. Ne pas abaisser la science. Décadence de la culture désintéressée parmi nous. La ploutocratie, cause de cette décadence. Le riche ne demande pas de science sérieuse. Les facultés que développe la ploutocratie sont de nulle valeur pour les travaux de l'esprit. Il ne s'agit pas de faire que tous soient riches, mais qu'il soit insignifiant d'être riche.
Chapitre XXI
La science est indépendante de toute forme sociale. Les révolutions sont préjudiciables à la petite science d'érudit et d'amateur, mais non au grand développement intellectuel. Le génie ne végète puissamment que sous l'orage. Le XVIe siècle. Athènes. L'état habituel d'Athènes, c'était la terreur. Habitude de repos et de sécurité que nous avons contractée. Les époques de calme ne produisent rien d'original. L'ordre n'est désirable que pour le progrès. Il ne faut pas sacrifier le progrès de l'humanité à la commodité d'un petit nombre. Tout ce qui émeut et réveille l'humanité lui fait du bien. Il faut toujours philosopher.
Chapitre XXII
Foi à la science. Nous sommes béotiens. Les sceptiques superstitieux. Ces gens sont incurables. Mais l'humanité n'est jamais sceptique. Il viendra un siècle dogmatique par la science. Du bon petit esprit de Rollin. Ce qu'il faut, c'est la critique. Il y a des sciences auxquelles tout le monde croit. Possibilité de la science avec un certain scepticisme moral ; Gœthe. Des jouissances de la science. Que la science est la grande affaire. Que la révolution qui renouvellera l'humanité sera religieuse et morale, non politique. Il n'y a rien à faire en politique. Époques où la politique est ou n'est pas en première ligne. Le christianisme. Le XVIIIe siècle. Combien est humiliant le rôle du politique. Pourquoi la science pure paraît avoir peu agi sur l'humanité. Mœurs vraies qui ne seraient ni aristocratiques, ni bourgeoises, ni plébéiennes. La Grèce. Il n'y a de majesté que celle de l'humanité, celle de l'esprit. Simplification de mœurs opérée par la bourgeoisie. Mœurs purement humaines. Le salon et le café. L'école antique et le gymnase. L'église et le club. Mauvaise influence de ce qu'on appelle la société. Hermann. Vie prise à plein ; franchise avec soi-même. Retour à la Grèce. La religion hellénique vaut mieux qu'on ne pense : forme poétique du culte de la nature.
Chapitre XXIII
Où est la place de l'esprit ? Il a tout fait, et il ne paraît pas. Les religions ont jusqu'ici représenté l'esprit dans l'humanité. Première vie religieuse, une et complète. Deuxième moment où, à côté du religieux, on admet du profane. Le profane prend le dessus et étouffe la religion. Il faut revenir à l'unité et proclamer tout religieux. On est religieux dès qu'on adore quelque chose. Disputer sur l'image divine, c'est de l'idolâtrie. Douleur de s'isoler de la grande famille religieuse. Douleur d'entendre les femmes et les enfants nous dire : « Vous êtes damné ! Il faut être religieux. » Absurdité de l'athéisme. Dieu, c'est la catégorie de l'idéal. Ce Dieu est-il ou n'est-il pas ? Les questions d'être nous dépassent. Nous sommes avec les croyants. Les impies sont les frivoles. Nous avons au moins l'analogue des religions. Soyons frères, au nom de Dieu.
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