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La philosophie du fondateur
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Pourquoi ?

par Jean-Marie Tremblay, sociologue

Au début de 1999, je cherchais un vieux texte de Karl Mannheim, Idéologie et utopie pour en parler à mes élèves. J'avais aimé ce texte lorsque j'étais étudiant à la maîtrise à l'Université d'Ottawa (Canada). Je me rappelle son importance, de même que celle d'un texte de Georg Lukacs, Histoire et conscience de classe, dans un cours de "Sociologie de la connaissance" dispensé par un excellent professeur d'origine argentine, M. Roberto Miguelez, pour qui j'ai beaucoup d'estime et d'affection d'ailleurs.

J'ai trouvé une vieille édition anglaise du texte de Mannheim sur une de mes étagères de livres, mais aucune édition française. J'ai alors pensé que je devais permettre aux jeunes francophones d'aujourd'hui et de demain d'accéder à ce savoir, en produisant une version numérique disponible gratuitement sur Internet. Cet événement m'a fait réaliser que nous ne pouvions pas ignorer l'héritage légué par les penseurs qui ont formé les gens de ma génération. Et, en rendant disponible sur Internet, grâce à la volonté et aux préoccupations allant en ce sens des dirigeants de l'Université du Québec à Chicoutimi — je pense ici à M. Gilles Caron, directeur de la bibliothèque à l'Université du Québec à Chicoutimi et au directeur-adjoint, M. Serge Harvey —, je contribuais à rendre disponible un savoir, une façon de raisonner sur la vie, gratuitement, pourvu qu'on ait accès à un ordinateur et être connecté au réseau Internet. C'est comme si la propriété privée des connaissances était abolie puisqu'il n'était plus nécessaire de payer pour ces textes accessibles en ligne.

En étant répertorié selon la classification du Congrès américain, ces textes deviennent accessibles universellement dans les moteurs de recherche et les universités.

Mon père adoptif m'a élevé, tout jeune, dans une mentalité de justice sociale. Monter cette collection bénévolement, c'est comme si je contribuais à partager mon savoir, sans contrainte idéologique ni financière. Bénévolement parce que, dans une logique de propriété privée, je ne crois pas qu'on me subventionnerait pour ce travail de clerc du Moyen Age. Bénévolement parce que je peux le faire dans mes temps libres.

Ça me rend heureux de penser qu'on puisse être en Australie, dans un quelconque petit village en France ou au Québec et à la condition d'avoir accès à un ordinateur connecté au réseau Internet, qu'on puisse découvrir des textes d'auteurs sociologiques toujours importants. Et cela gratuitement.

Je le fais donc bénévolement pour les raisons suivantes :

  1. Pour laisser UN HÉRITAGE INTELLECTUEL à mes enfants et aux générations à venir par l’intermédiaire d’une banque de textes informatisés et accessibles universellement ;
  2. Pour donner un accès libre et universel à des textes d’auteurs sociologiques sans droit à payer à n’importe quel francophone dans le monde ;
  3. Pour rendre accessibles des textes qui ne doivent pas être oubliés, pour éviter 1984 ;
  4. Parce que j’ai les compétences et le temps pour réaliser ce projet ;
  5. Parce que je ne connais aucune source de subvention qui puisse m'aider à réaliser de projet de diffusion d'un important savoir ;
  6. Parce que j’ai un travail à temps plein qui me permet de réaliser cette œuvre colossale que j’envisage.
  7. Parce que cette collection « Les Classiques des sciences sociales » n’est qu’un prolongement d’un travail que je fais depuis plusieurs années pour mes élèves ;
  8. Et parce que les nouvelles technologies permettent cette redistribution des connaissances.

Quelques remarques

La bibliothèque virtuelle que je réalise dans le domaine spécialisé des sciences sociales (sociologie, anthropologie, économie, économie politique, sciences politiques, philosophie sociale et politique), bien qu'importante mondialement chez les francophones de partout, n'existerait pas si je n'avais pas en tête ce projet de léguer aux générations à venir, de partout dans le monde, ces textes en accès libre.

Comme aucune ressource financière ne semble être disponible, ni au gouvernement provincial, ni au ministère de l'éducation, ni au gouvernement canadien, ni à l'université et encore moins dans un cégep, cette bibliothèque virtuelle donnant accès librement aux textes des grands auteurs classiques en sciences sociales n'existerait tout simplement pas si je ne le faisais bénévolement :

  1. Je fournis tout l'équipement informatique (ordinateurs, périphériques, logiciels spécialisés) requis à ce travail de confection d'une version numérique des grands classiques;
  2. Je fournis le temps, en dehors de mon temps de travail, donc tout mon temps libre depuis trois ans, pour avancer l'ambitieux projet de partager cet héritage culturel avec le monde entier.
  3. Chaque livre réalisé ne demande jamais moins de 25 heures de travail (les plus faciles), en moyenne une trentaine d'heures et les plus difficiles (comme ceux d'Edward Sapir en linguistique, Essai sur le don de Marcel Mauss, Le Suicide de Durkheim, Le Léviathan de Thomas Hobbes ou encore De la démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville) exigent entre 100 et 150 heures de travail assidu chacun.

Donc, en plus de l'équipement, la quantité importante de temps de travail exigée, il importe de maîtriser à la perfection l'édition électronique puisqu'il s'agit de refaire un livre au complet, en version numérique avec hyperliens, styles, notes de bas de page, tableaux, schémas, illustration. Il faut donc maîtriser la numérisation avec un bon logiciel de reconnaissance de caractères; il faut maîtriser un logiciel de traitement d'images ; il faut maîtriser à la perfection un puissant logiciel de traitement de textes; il faut maîtriser la conversion de fichier en format pdf. Et en plus de tout cela, il faut maîtriser la gestion quotidienne d'un site internet. Parce qu'il faut tout faire soi-même.

Je n'ai trouvé personne, au départ de ce projet, qui voulait faire comme moi sauf des utopistes en Europe, mais ils travaillent comme moi dans leur champ de spécialisation.

Maintenant un petit mot de l'impact de l'information numérique.

  1. Comme nous sommes toujours pressés, nous travaillons de plus en plus en intégrant l'informatique. Branché au réseau Internet, cela nous permet d'avoir accès instantanément à des données ou des informations importantes. Bien informé et rapidement, on travaille bien et vite et on peut continuer...
  2. Après avoir pris connaissance de mon projet, les gens de l'Université de Paris m'ont manifesté leur très grande appréciation de mon projet et ont décidé de faire de même en psychologie.
  3. Plusieurs professeurs d'université et de collège m'ont fait savoir que l'existence de cette bibliothèque diffusant des grands textes classiques en sciences sociales allait changer leur pédagogie puisque dorénavant leurs élèves pourraient consulter sans aucune difficulté tous ces textes (en accès libre et en format word). Cela me fait particulièrement plaisir d'apprendre cela.
  4. Les pays en dehors de l'Amérique du Nord et de l'Europe (Madagascar, le Burundi, le Rwanda, Cameroun, Algérie, le Vietnam, le Cambodge, Haiti,...) ont été les premiers (à l'extérieur du Saguenay) à être informé systématiquement de l'existence de cette bibliothèque virtuelle. Leur accueil a été chaleureux et leurs commentaires d'appréciation émouvants. Je me sens coopérant international.
  5. En coopérant avec ResPublica, Cogito Search en France, l'Académie de Toulouse, — pour ne nommer que ceux-là — nous contribuons tous, par notre travail bénévole (tous ces gens travaillent aussi bénévolement; je le sais pour leur avoir demandé), à la diffusion d'une vision de la réalité sociale : celle de la science et des sciences sociales en particulier.

Enfin, si je me sens un coopérant international en partageant cette ressource intellectuelle (tous les textes en version numérique), je me sens aussi comme les moines du début du Moyen Age (XIe et XIIe siècles) qui retranscrivaient pour la postérité les textes latins. À la différence que je produits une version numérique accessible instantanément et de façon autonome et à coût zéro à tous les chercheurs, professeurs et étudiants du monde entier. C'est super ce partage intellectuel.

J'avais fait à l'été 2000 le projet de léguer au monde entier ce savoir, en version numérique, et cela avance à pas de géant. Je m'en rends compte maintenant. Mais la somme d'efforts fournis et la détermination à produire tous ces textes en version numérique est impressionnante. Des milliers d'heures de travail bénévole depuis la création de cette bibliothèque virtuelle.

Dans les conditions actuelles, vous ne trouverez que des utopistes pour réaliser des collections comme Les Classiques des sciences sociales ou ABU (L'association des bibliophiles universels) : aucune censure, aucun contrôle intellectuel. La liberté de pensée et la liberté de discuter. Ma collection reprend les textes des deux grands courants en sciences sociales: le courant marxiste et le courant libéral (Montesquieu, Locke, Hobbes...).

 
Dernière mise à jour de cette page :
le Vendredi 23 octobre 2015 22:15


 



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