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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Jürgen Habermas : entre pluralisme et consensus. La réinvention de la modernité ? (2000)
Problématique


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Antoine TINE, “Jürgen Habermas : entre pluralisme et consensus. La réinvention de la modernité ?” Un article publié dans la revue Éthiopiques. Revue négro-africaine de littérature et de philosophie, n°s 64-65, 1er et 2eme semestre 2000, pp. 194-215. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 2 avril 2008 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

Problématique

"La démocratie est donc en péril, non seulement quand il y a un déficit de consensus sur ses institutions et d’adhésion aux valeurs qu’elle représente, mais aussi quand sa dynamique agonistique est entravée par un apparent trop-plein de consensus qui peut facilement se retourner en son contraire". [1] 

 

Dans la culture publique des démocraties modernes, la question du pluralisme est fondamentale, si importante, qu’elle est considérée comme l’essence de la démocratie [2]. L’analyse et l’interprétation de la démocratie ressortissent à un travail d’écriture (que Claude Lefort appelle "écrire à l’épreuve du politique") qui signifie "la dissolution des repères de la certitude" [3]. Mais, la démocratie est-elle réductible à cette seule finalité pluraliste ? L’invention démocratique de la modernité réside-t-elle dans la seule démarche agonistique, c’est-à-dire dans la mise en évidence de ce qui dans la société est facteur de conflit, de lutte ? Une démocratie viable ne se nourrit-elle pas aussi de la négociation de compromis, de sphères de consensus ? Quelle forme de consensus peut alors permettre une démocratie viable ? Y a t-il compatibilité ou non entre la recherche de consensus et le fait du pluralisme ? 
 

C’est pour élucider ce problème précis que nous pensons utile de recourir à la philosophie politique de Jürgen Habermas. Héritier du siècle des Lumières et de la "Théorie critique" (Ecole de Francfort), Habermas propose un ambitieux projet de défense de la modernité ("die Moderne"). Il cherche alors à reconsidérer les potentialités émancipatrices de la démocratie à travers une théorie du consensus par la libre discussion. Mais, c’est surtout en s’inspirant de la théorie des actes de langage (Austin, Searle, Strawson, Grice) présentée comme une "pragmatique universelle" que Habermas va formuler une conception de la démocratie comme communication et discussion dans un espace public. La rationalité communicationnelle de la démocratie recherche l’entente et l’accord entre des sujets capables d’agir et de parler en vue d’une action commune. Cette théorie du consensus, qui se veut, une réinvention de la modernité, assume t-elle correctement les enjeux du pluralisme ?


[1] Chantal Mouffe, Le politique et ses enjeux. Pour une démocratie plurielle, Paris, La Découverte/ Mauss, 1994, p.16.

[2] Voir Michal Walzer, Sphères de justice. Une défense du pluralisme et de l’égalité, Paris. Seuil. 1997 ; Pluralisme et démocratie. trad. collective. Introduction de Joël Roman, Paris. Editions Esprit. 1997.

[3] Claude Lefort, Essais sur le politique (XIXe- XXe siècles). Paris, Seuil, 1986, p. 29. Cf. aussi Ecrire : à l’épreuve du politique, Paris, Calman-Lévy. 1992



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 30 avril 2008 7:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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