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DRÔLEMENT COCASSE.
Un travailleur social se raconte.
Prologue
Le titre du livre résume bien son contenu. Il est le fruit de mes rencontres à titre d'écrivain public et d'avocat populaire pour le Comité des 12, un groupe populaire formé il y a plus de 17 ans.
Pendant longtemps, je regardais les gens à travers ma loupe de fonctionnaire et de professionnel. Je les voyais comme des « cas ». Heureusement que ce temps est révolu. J'ai laissé tomber mon jargon et mes masques et je suis revenu à mes sens. Les « cas » que je traitais autrefois sont devenus mes amis d'aujourd'hui.
Ma complicité avec les gens ordinaires est bien connue. Ce qui l'est moins, ce sont les questionnements qui me viennent à l'esprit quand je les côtoie.
Les sentiments qui m'habitent lors de mes interactions sont variés, mais toujours épicés de moments humoristiques qui ont pour effet de dissiper la morosité. La capacité des gens simples à me dérider m'étonnera toujours.
Chaque personne que je rencontre m'ouvre les yeux sur une réalité que j'ignorais et me fait découvrir son monde intérieur. Ce sont des gens simples qui sont en fait de grands personnages. Il n'y a chez eux aucun vernis, uniquement de la sincérité et de l'authenticité.
Je crois que ceux qui m'attirent le plus sont les indociles, les tenaces et les audacieux, mais aussi les grands silencieux ; en d'autres mots, les marginaux.
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Ce sont d'eux dont il est question dans ce livre. Chacun a des choses intéressantes à raconter et c'est pourquoi j'ai voulu en faire le récit.
Les gens ordinaires, dans leur grande simplicité, ont conservé des qualités naturelles qui bousculent les esprits tranquilles. Il suffit de les côtoyer pour tirer d'eux de grandes leçons de vie.
Claude Snow
Caraquet, NB, le 1er juillet 2011
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