Alors qu'il n'y a pas si longtemps, l'école offrait des images en récompense, elle se trouve aujourd'hui dans une situation où les élèves s'y présentent avec des images plein la tête devant lesquelles elle est impuissante.

 

Michel Pichette 

Il faut dorénavant dépasser le cadre restrictif de ce que semble être la mal nommée éducation aux médias. Je pense qu'il conviendrait de penser à toute cette question essentielle sous l'angle de la formation à la culture technique en général, à la culture des nouvelles technologies de l'information et des communications et à leur corollaire social: la culture de la citoyenneté moderne incluant le droit à l'information, le droit à la communication et le pouvoir des citoyens dans une société où les médias et ces nouvelles technologies sont omniprésents (PICHETTE, 1995; PICHETTE & PROULX, 1995). Il faudrait aussi inclure cela dans une nouvelle compréhension où éducation, culture et communication sont reliés. 

Cette formation devrait s'intégrer à l'intérieur de tous les programmes. Elle devrait faire faire des apprentissages et des liens avec les incidences de cette culture sur nos modes de pensée, d'expression, d'appréhension du réel, notre conception du monde et des valeurs, nos comportements individuels et sociaux. La question à poser, selon moi, est celle de se demander comment "ajuster" l'école à ces nouvelles données de la modernité et de la société post-industrielle. C'est peut-être là la seule façon de s'assurer la transférabilité de ces connaissances dans toutes les dimensions de l'apprentissage et tout particulièrement dans la vie personnelle des jeunes à tous les paliers. Il importe de savoir ici que l'une des difficultés rencontrées dans les expériences existantes d'éducation aux médias est celle de leur transférabilité. L'autre est celle de leur intégration.