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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Pierre Fournier, “Les nouveaux paramètres de la bourgeoisie québécoise”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Pierre FOURNIER, Le capitalisme au Québec. Chapitre V, pp. 135-181. Montréal : Les Éditions coopératives Albert Saint-Martin, 1978, 438 pp. [Pierre Fournier était sociologue au département de science politique à l’UQAM au cours des années '70]. Introduction Depuis quelques années, et peut-être surtout depuis l'arrivée au pouvoir du Parti québécois, on parle beaucoup de la bourgeoisie québécoise, de son pouvoir économique, de sa cohérence et de ses intentions politiques. Les tentatives de définir avec un peu de précision les contours et les paramètres de cette bourgeoisie demeurent cependant à l'état embryonnaire et sont souvent fort contradictoires. À notre avis, ces études doivent être poussées plus loin, car elles sont essentielles, non seulement à une bonne compréhension des forces en présence et du Parti québécois, mais aussi à des prises de position éclairées sur la question nationale. Ce chapitre vise donc à faire une modeste contribution au débat. en tentant de mieux cerner les composantes et la dynamique de la bourgeoisie québécoise. Il s'agira essentiellement de raffiner et de pousser plus loin certains de nos travaux antérieurs, mais aussi de faire une autocritique [1]. En effet, si certains éléments semblent avoir résisté à l'analyse, y compris la définition des trois composantes de la bourgeoisie et le rôle central de l'État comme facteur de cohésion, d'autres par contre nous semblent carrément erronés. Il s'agira aussi de critiquer, implicitement ou explicitement, certaines autres contributions à J'analyse de la classe dominante au Québec. Le lecteur trouvera, par exemple, une tentative de critique systématique des conceptions de Jorge Niosi, telles qu'exposées récemment dans un article des Cahiers du Socialisme [2]. On rejettera, entre autres, le concept de bourgeoisie canadiennefrançaise ‑ erreur que nous avions nous‑mêmes commise en 1976 ‑ et l'hypothèse que cette bourgeoisie n'est que l'aile francophone de la bourgeoisie canadienne. Après avoir tenté, dans une première partie, de délimiter tes critères qui sous‑tendent notre unité d'analyse, c'est‑à‑dire la bourgeoisie québécoise, on examinera tour à tour le mouvement coopératif, les sociétés d’État et le secteur privé, en portant une attention particulière aux développements des dernières années et aux tendances qui se dessinent. Ces trois composantes de la bourgeoisie québécoise seront analysées non seulement en termes de leur pouvoir économique et de leur cohérence interne, mais aussi dans leurs relations avec la bourgeoisie canadienne et les politiques du Parti québécois. On émettra l'hypothèse qu'à plusieurs niveaux les bourgeoisies canadiennes et québécoises sont en conflit, et que le PQ est en bonne partie l'expression et le reflet d'une lutte de pouvoir entre les deux fractions. On prétendra aussi que la bourgeoisie québécoise s'est passablement renforcée depuis 1960, aussi bien au sein de l'État qu'à l'extérieur. Finalement, nous verrons que la bourgeoisie autochtone est beaucoup plus cohérente et consciente de ses intérêts qu'on ne le pense généralement, et qu'elle est en train de devenir, avec le PQ non seulement une classe en soi mais une classe pour soi. [1] Voir P. Fournier: "Vers une grande bourgeoisie canadienne‑française ? ", communication présentée au congrès des études socialistes, juin 1976, Le Patronat québécois au pouvoir, Montréal, HMH, 1978, et plusieurs textes récents sur les sociétés d'État et le Parti québécois. [2] J. Niosi: "La nouvelle bourgeoisie canadienne‑française", Les Cahiers du Socialisme, no. 1, 1978.
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