Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Robert Fossaert, sociologue économiste, Civiliser les États-Unis. (2003). Paris: texte disponible au format pdf sur le site de M. Fossaert, 121 pages. [Autorisation formelle accordée par l'auteur, le 16 octobre 2003, de diffuser cette oeuvre sur ce site]
Cet essai est d'une lecture difficile pour qui ignore tout des diverses sciences sociales dont les résultats sont ici rassemblés et réinterprétés dans une perspective macrosociologique. Il peut même présenter quelque difficulté pour ceux des spécialistes d'une discipline qui s'enferment dans une conception étroite de celle-ci, ce qui est, par exemple, le cas des économistes qui ne jurent que par l'économétrie ou qui ignorent à peu près tout de l'histoire économique des sociétés, occidentales ou non. Par autre exemple, le cas des sociologues qui ne connaissent de Marx ou de Max Weber que ce que le prisme parsonien en laisse filtrer (c'est-à-dire presque rien). Et ainsi de suite pour les autres grandes branches des sciences sociales. J'écris ceci sans forfanterie, car les synthèses macrosociologiques, nourries des apports disciplinaires les plus divers - et qui néanmoins demeurent à jamais perfectibles - font apercevoir des aspects du réel social qui échappent à chacune des disciplines spécialisées, même quand celles-ci déploient toutes les richesses doctrinales ou théoriques qu'elles ont pu accumuler. Pour qui voudrait en juger, je suggère de lire La Société ou Macrosociologie, deux ouvrages qui figurent sur le présent site.
La difficulté tient plus encore à l'objet même de cet essai qui est de rendre compte, de façon concise, de la marche du monde actuel, c'est-à-dire des dynamiques imprimées par les plus de 6 milliards d'hommes aujourd'hui vivants, aux quelques 2000 peuples principaux dont ils relèvent et aux près de 200 Etats - et substituts - qui encadrent ces peuples. Plusieurs décennies de recherches spécialisées sur les structures sociales et quelques années d'enquêtes sur le système mondial en vigueur et sur ses principales "régions" me permettent d'afficher des résultats et de risquer beaucoup d'hypothèses, pour aborder un tel objet à bonne échelle. A bonne échelle, c'est-à-dire en prêtant attention, avant tout, aux dynamismes historiques des structures sociales, aux mouvements qui mûrissent à un rythme décennal et qui embrassent les hommes par dizaines ou centaines de millions. A celui qui ne fait confiance qu'aux épistémologies miniaturisantes, aux battements d'ailes de papillon, à l'indispensable référence au sujet, etc., je conseille de poursuivre son chemin. Cet essai lui déplaira, il pourrait même déranger ses certitudes... Il dérangera assurément les impatiences de ceux des militants de toute sorte dont l'action incessante se nourrit de vagues mais exaltants discours, d'ailleurs périssables et remplaçables. Je tiens, en effet, que l'action politique est la conséquence logique de toute réflexion macrosociologique, mais aussi que l'action irréfléchie est des plus dangereuse.
Qui saura surmonter ces difficultés trouvera dans le présent essai matière à réflexion sur le système mondial vu de 2003, sur les lignes d'action qui semblent les plus utiles pour minorer les risques principaux dont ce monde est porteur et pour améliorer, autant que faire se peut, le sort des masses misérables qui vivent loin du centre de ce système, comme dans les vastes interstices du centre lui-même : tel est, à des degrés divers, le cas de 4 à 5 milliards des vivants d'aujourd'hui...
R.F.
VOIR:
Chibli MALLAT, “Introduction à la pensée de Robert Fossaert.” Un article publié dans la revue Travaux et Jours, no 82, printemps-été 2009, pp. 97-111. Beyrouth, Liban: Université Saint-Joseph.
Dernière mise à jour de cette page le samedi 15 février 201418:41
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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