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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

“ La nouvelle monoparentalité comme révélateur des contradictions familiales”. (1985)
Introduction


Une édition numérique réalisée à partir du texte de madame Renée B.-Dandurand, (anthropologue, chercheure, INRS urbanisation-culture-société] et Lise Saint-Jean, “ La nouvelle monoparentalité comme révélateur des contradictions familiales”. Un article publié dans l’ouvrage intitulé La morphologie sociale en mutation au Québec. Les Cahiers de l'ACFAS, no 41. Textes publiés sous la direction de Simon Langlois et François Trudel, pp. 125-139. Actes du colloque annuel de l'ACSALF, 1985. Montréal : ACSALF, 1986, 349 pp. [Autorisation accordée par l'auteure le 5 janvier 2004].
Introduction

À partir du début des années soixante-dix au Québec, la désaffection visible des liens d'alliance (accroissement des séparations et des divorces et augmentation des unions libres) a forcé l'attention sur un modèle familial de plus en plus répandu : la famille monoparentale. Celle-ci apparaît alors sous une forme "nouvelle" parce qu'elle est issue de ruptures d'union qu'elle révèle une marginalité économique croissante et qu'elle est le plus souvent formée de jeunes familles matricentriques. Contrairement à l'ancienne monoparentalité, dominée surtout par le veuvage et la maternité célibataire et marquée au sceau du destin biologique, la nouvelle monoparentalité, parce qu'issue d'une dissolution dite "volontaire" entre vifs (pour employer le vocabulaire juridique), comporte deux moments cruciaux que ne connaît pas l'ancienne monoparentalité : la rupture des liens conjugaux, le partage des biens et surtout le partage de la responsabilité des enfants.


Bien comprendre chacun de ces moments cruciaux est donc essentiel pour saisir le sens de cette nouvelle monoparentalité. Mais avant de les aborder, il importe de préciser que les principales caractéristiques de la nouvelle monoparentalité renvoient à des contradictions familiales qui touchent autant les liens d'alliance que de filiation, et qui ont récemment éclaté de façon visible quand les femmes ont pu accéder à une relative autonomie personnelle (aussi bien économique que biologique), échappant ainsi à la contrainte matrimoniale qui était une composante majeure de leur vie jusqu'alors. Si des éléments de la conjoncture québécoise permettent de comprendre l'émergence de la nouvelle monoparentalité, il faut aussi, puisqu'il s'agit d'un phénomène observable dans plusieurs sociétés modernes, référer à des éléments structurels inhérents à la famille des sociétés industrielles (1).

Note:

(1) Pour ne nommer que quelques-uns de ces éléments de conjoncture, précisons qu'en 1964 le Bill 16 reconnaît la maturité juridique des femmes; qu'en 1968 est votée la loi sur le divorce, mise en vigueur en 1969; que cette même année apparaît un nouveau régime matrimonial, la "société d'acquets"; qu'en 1972 la création de l'aide juridique démocratise l'accès aux services légaux, etc. Ajoutons à cela que, pendant ce temps, la pratique du contrôle des naissances s'accroît, que la démocratisation de l'enseignement profite aux femmes, qu'elles ont aussi un meilleur accès au marché du travail et que dans l'ensemble on observe la désaffection graduelle des pratiques religieuses. (Voir DANDURAND, 1985.)

Retour au texte de l'auteure: Renée B.-Dandurand, anthropologue, INRS-culture Dernière mise à jour de cette page le dimanche 21 janvier 2007 18:03
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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