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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean. (1989)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction de Camil Girard et Normand Perron, Histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1989, 671 pp. Collection “Les régions du Québec, no 2.” Collection dirigée par Normand Perron. [Autorisation accordée par la directrice des Presses de l'Université Laval, Mme Marie-Hélène Boucher, en juillet 2024.]

[17]

Histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Introduction

Depuis le milieu du XXe siècle, les régions ont acquis un dynamisme nouveau. Si les divisions régionales ont souvent servi d’unités de base pour l’établissement de stratégies socio-économiques, elles ont par ailleurs aussi favorisé, dans certains cas, la naissance d’un sentiment d’appartenance et le développement d’une conscience régionale. Dans plusieurs régions, cette identité culturelle était à créer alors que, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, elle était déjà forgée.

Les chercheurs de nombreuses disciplines, particulièrement en sciences humaines, ont trouvé dans les régions des aires géographiques de choix pour l’étude du milieu, de sa population et de son histoire. C’est dans ce nouvel esprit que s’inscrit le projet de l’institut québécois de recherche sur la culture, projet qui vise à donner à chaque région du Québec sa synthèse d’histoire régionale.

Dans un premier temps, l’objectif principal de la recherche à l’origine de la présente publication était de donner à la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean une première synthèse de son histoire, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. Tout en voulant informer le lecteur sur l’évolution du milieu régional, cette synthèse désire éclairer les phénomènes qui ont commandé le développement de la région, mais entend aussi fournir un point de départ pour d’éventuelles recherches plus poussées.

À ces objectifs, d’ordre scientifique, se greffent ceux d’ordre culturel et pédagogique. En plus d’offrir à la population saguenayenne et jeannoise la possibilité de découvrir son passé et de suivre l’évolution de sa culture, cet ouvrage veut aussi servir de matériel pédagogique pour l’enseignement de l’histoire régionale qui demeure encore plutôt méconnue.

Enfin, des considérations d’ordre socio-économique ont aussi guidé l’orientation de la recherche. Plusieurs informations historiques peuvent s’avérer utiles pour les gestionnaires régionaux ou extra-régionaux dans la réflexion et la prise de décision sur le développement régional, car la connaissance de l’histoire donne aux réalités régionales une dimension qui échappe trop souvent aux froides analyses de la technocratie.

Si cette synthèse a exigé, dans plusieurs domaines, des recherches innovatrices, elle a aussi pu bénéficier, sous d’autres aspects, de travaux antérieurs [18] réalisés par des écrivains, des journalistes ou des historiens, amateurs et professionnels. Même si une bibliographie régionale existe déjà et que les orientations bibliographiques présentées à la fin du présent volume permettront de connaître les principales publications concernant la région, il convient tout de même ici de rappeler quelques travaux qui ont marqué l’histoire régionale.

Au Saguenay—Lac-Saint-Jean comme dans d’autres régions, les travaux scientifiques du géographe Raoul Blanchard, publiés en 1935, demeurent une contribution à retenir. Mais c’est surtout à Mgr Victor Tremblay que l’histoire régionale doit ses premières armes. La publication d’une histoire du Saguenay en 1938 et celle de nombreux ouvrages jusqu’aux années 1970 ont servi de tremplin à différentes générations de chercheurs. Aujourd’hui, les travaux de Mr Tremblay constituent toujours un apport notable à l’histoire régionale, bien que les progrès de la science historique les fassent vieillir rapidement.

Trois autres ouvrages sont particulièrement à signaler. Le royaume du Saguenay en 1968 de Pierre-Yves Pépin présente une synthèse plus élaborée que tous les travaux précédents. Réalisé pour le compte du ministère de l’Expansion économique régionale, l’ouvrage de Pépin s’inscrit dans un courant de production d’études devant servir de documents de réflexion sur le développement économique des régions. Publié en 1977, le volume de Normand Séguin, La conquête du sol au 19e siècle, fournit un éclairage différent sur l’occupation du sol au temps de la colonisation. Par ailleurs, la publication plus récente de Christian Pouyez, Yolande Lavoie et al., Les Saguenayens (1983), apporte une contribution valable à l’étude démographique de la région. Ces travaux et plusieurs autres ont servi à l’élaboration de la structure spatiale et temporelle de la présente synthèse.

Chronologiquement, cette synthèse est divisée en quatre parties, de longueur inégale dans le temps. L’occupation humaine et les caractéristiques socio-économiques ont servi à déterminer les grandes parties de l’ouvrage.

La première partie couvre la période des origines aux années 1840. Ses trois chapitres traitent du milieu physique, de l’époque des grandes découvertes et du Domaine du Roi. Le cadre spatial de ces chapitres déborde à proprement parler le territoire désigné aujourd’hui comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Le Saguenay des Amérindiens et des fourrures est davantage une réalité liée au réseau hydrographique qu’aux forêts et aux terres exploitables par les colonisateurs du XIXe siècle.

C’est justement autour de cette conquête de l’espace habitable qu’est bâtie la deuxième partie de l’ouvrage. Le peuplement du territoire, la naissance de l’agriculture, la forêt et l’industrie du bois au XIXe siècle et la mise en place des institutions représentent les thèmes des quatre chapitres.

Avec le XXe siècle, le Saguenay—Lac-Saint-Jean entre dans 1ère de la grande industrie. La troisième partie de la synthèse se situe dans cette période.

[19]

Les années 1900-1930 sont particulièrement fertiles, sauf pour l’agriculture (chapitre 8) qui végète ou progresse lentement. L’implantation de la grande industrie (chapitre 9), avec dans son sillage la création de villes et de marchés de consommateurs, demeure le phénomène majeur de ces décennies. Quant au milieu social (chapitre 10), il est en pleine mutation. Les institutions consolident leurs assises et s’ajustent aux changements sociaux.

La quatrième partie aborde la période des années 1930 à nos jours. Rationalisation de l’agriculture, développement de l’espace minier, changements structurels de l’économie, régionalisation des institutions et vie socio-culturelle sont les thèmes abordés. Finalement, le seizième et dernier chapitre présente les éléments de structuration de la socio-économie régionale et retrace les grandes étapes du développement du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Outre les précisions données sur l'espace et le temps, quelques explications supplémentaires sur la manière de cerner l’espace régional peuvent être utiles. Par sa géographie, le Saguenay—Lac-Saint-Jean forme, depuis le XIXe siècle, une région aux frontières naturelles des plus facilement identifiables. Il est habituellement divisé en deux grandes sous-régions : le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, qui peuvent elles-mêmes se subdiviser en unités plus petites. Ainsi, une distinction est établie entre le Bas-Saguenay et le Haut-Saguenay. Le Bas-Saguenay comprend les municipalités rurales sur les rives du Saguenay jusqu’à la hauteur de la ville de La Baie alors que le Haut-Saguenay regroupe les villes de Chicoutimi, Jonquière et les municipalités immédiates. Il faut toutefois reconnaître une certaine fluidité dans la délimitation du territoire : ainsi, La Baie est une ville qui fait partie de la conurbation du Haut-Saguenay. Quant au Lac-Saint-Jean, s’il n’est pas subdivisé officiellement, la réalité des districts électoraux est souvent considérée dans les différentes études sur la santé, l’éducation ou la culture. Des distinctions seront établies entre Lac-Saint-Jean-Est et Lac-Saint-Jean-Ouest. Le pôle urbain d’Alma donne à Lac-Saint-Jean-Est des caractéristiques particulières. Malgré certains traits distinctifs, les sous-régions n’ont pas fait l’objet de chapitres propres, même si certaines réalités sous-régionales ressortent au 61 de l’étude.

La présente synthèse tient aussi compte des villes de Chibougamau et de Chapais. Le peuplement de ces villes minières s’est effectué partiellement à partir du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Région administrative, conseil régional de développement, organisation des services de santé et autres organismes ont permis de resserrer les liens avec le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Par contre, les structures religieuses et scolaires, les divisions électorales et, plus récemment, les municipalités régionales de comté représentent des structures qui identifient ces villes à la région de l’Abitibi et au Nord. D’ailleurs, leur économie se rapproche davantage de celle de l’Abitibi et des régions plus nordiques. Le chapitre 12 sur les activités minières est essentiellement consacré à cette sous-région.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 28 septembre 2024 22:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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