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Edmond Vermeil, le germaniste
(1878-1964)
Du Languedocien à l’Européen
Avant-propos
Le présent ouvrage est le résultat des travaux réalisés pour le colloque international « Du Languedocien à l'Européen : le germaniste Edmond Vermeil (1878-1964) », qui se déroula à Congénies (Gard) et à Nîmes les 1er et 2 octobre 2011. Jean-Marc Roger, ancien président de l'Académie de Nîmes, en fut l'initiateur et le codirecteur jusqu'à sa disparition quinze jours à peine avant l'ouverture de la manifestation, suite à une maladie particulièrement éprouvante.
Historien de la Vaunage et animateur infatigable de l’Association Maurice Aliger, qu'il avait fondée en 1994, il avait inscrit ce colloque dans une série d'hommages qu'il projetait de rendre à des personnalités marquantes du Pays vaunageol. En dépit de ses forces déclinantes, il consacra tout l'enthousiasme et toute l'énergie qui le caractérisaient à la programmation et à la réalisation de ce projet ambitieux, que d'aucuns qualifiaient d'utopiste.
Originaire d'une ancienne famille de Congénies, Jean-Marc Roger (14 février 1949 - 16 septembre 2011) s'est intéressé très jeune au patrimoine de son village et de la région qui l'entoure, la Vaunage. Parallèlement à son métier d'enseignant dans divers lycées du Gard, il déploya une activité consacrée tout d'abord à la recherche archéologique. Après le décès de son ami et mentor, archéologue et historien autodidacte, Maurice Aliger, lui-même ancien président de l'Académie de Nîmes, il décida, en hommage à ce dernier, de poursuivre son œuvre en créant l'association qui porte son nom. Doté d'une force créatrice hors du commun, il anima tout un réseau de chercheurs et d'amis, pour écrire l'histoire des neuf villages qui constituent la micro-région du Pays vaunageol, non loin de la ville de Nîmes. Toujours à la recherche de la perfection, il sut obtenir, pour la réalisation des colloques qui marquèrent la vie de l'association, la participation de personnalités de tout premier plan, tels Emmanuel Le Roy Ladurie, Maurice Agulhon, Philippe Joutard, Jean Guilaine, tous très intéressés par cet apport à l'histoire régionale.
Il n'a pas pu voir les fruits de ce projet dont il a suivi la réalisation jusqu'à ses derniers jours. Ce livre, comme le colloque qui l'a précédé, reste sous son égide et lui est dédié en hommage reconnaissant et respectueux. C'est à lui que nous devons d'avoir délimité les thématiques de la rencontre, qui réunit sur deux journées, dans les lieux qui marquèrent l'enfance et la jeunesse de Vermeil, des universitaires de France et d'Allemagne.
Une double problématique fut en effet abordée. La première, axée autour du texte inédit des Souvenirs d'Enfance et de Jeunesse d'Edmond Vermeil, avait pour objet d'éclairer, à la lumière de son ancrage culturel et spirituel local, l'œuvre future de celui qui allait devenir un germaniste éminent, doublé d'un observateur critique et influent des relations franco-allemandes. La thématique de la seconde journée à Nîmes, et donc de la deuxième partie du présent [6] ouvrage, a été de saisir, à travers son cursus universitaire, la maturation de la pensée de Vermeil, partagée entre volonté de rapprochement et observation vigilante de l'ennemi dans le contexte historique d'alors. L'objectif final de cette seconde session était, aux yeux de Jean-Marc Roger, d'aboutir à une réflexion sur les relations entre les sociétés civiles des deux pays. Témoignant de la justesse de cette approche, l'aide accordée par la Robert Bosch Stiftung fut, au-delà de l'appui financier, une puissante caution morale.
C'est d'Allemagne précisément, et en langue allemande, que nous est parvenue en 2008 la seule biographie connue du germaniste français le plus influent de l'entre-deux-guerres, alors qu'il demeure largement méconnu dans son propre pays [1]. Nous espérons que le présent recueil contribuera à faire resurgir de l'oubli la figure du grand chercheur, de l'observateur lucide et de l'humaniste engagé que fut Edmond Vermeil.
Nos remerciements s'adressent à la Robert Bosch Stiftung, sans l'appui de laquelle le colloque n'aurait pas pu avoir lieu. Nous remercions aussi le Conseil général du Gard et la Mairie de Congénies pour leur apport financier et technique. La Maison de Heidelberg à Montpellier, et la FAPS (Association franco-allemande du Pays de Sommières) ont agi en partenariat pour intégrer le colloque dans la programmation de la 9ème Semaine allemande, contribuant ainsi à une large diffusion.
Que chacun des intervenants trouve ici l'expression de notre gratitude : partageant notre enthousiasme dès la naissance de notre projet, ils ont contribué d'une manière décisive, par la richesse de leurs apports, à la haute tenue du colloque ainsi qu'à la présente édition des actes.
Enfin le signataire de ces lignes exprime ses remerciements personnels à l'équipe de bénévoles de l’Association Maurice Aliger, tout particulièrement à son Président, le général René Méjean, à Mesdames Pierrette Bosc, Anny Herrmann, Anne-Marie Tsouli et à Messieurs Daniel Llinarès, Jean-Luc Pontvieux, Loïc Vannson et Daniel Wiart. Le présent recueil a tout particulièrement bénéficié de l'immense travail de mise en page réalisé par Jean-Luc Pontvieux, des corrections stylistiques d'Anny Herrmann, des connaissances de Loïc Vannson et de l'expérience de généalogiste de Daniel Wiart. Tous ces amis m'ont apporté un soutien sans faille tout au long de la réalisation de ce projet collectif dans des circonstances particulièrement difficiles.
Jacques Meine
Codirecteur du colloque
[1] Katja MARMETSCHKE, Feindbeobachtung und Verständigung, der Germanist Edmond Vermeil (1878-1964) in den deutsch-französischen Beziehungen [Observation de l'ennemi et rapprochement, le germaniste Edmond Vermeil dans les relations franco-allemandes], Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Wien, 2008, 589 p.
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