Les identités enseignantes.
Analyse de facteurs de différenciation du corps enseignant québécois 1960-1990.(2003)
Quatrième de couverture
Cet ouvrage tente de répondre à trois questions majeures :
- Les situations de travail vécues par les enseignants en classe et dans l'école varient-elles de manière significative suivant l'appartenance à un ordre d'enseignement particulier - à la maternelle, au primaire et au secondaire -, à un secteur d'enseignement secondaire - le général ou le professionnel -, à des institutions d'enseignement secondaires publiques ou privées, ou encore le fait d'accomplir une fonction spécialisée rattachée à un champ donné - le champ de l'adaptation scolaire ou celui de l'accueil ?
- Influencent-elles la ou les perspectives qu'ils développent sur l'enseignement, les élèves, les programmes, etc. ?
- Contribuent-elles à la construction de « professionnalités » identifiables
À travers une démarche socio-historique et qualitative, nous montrons les liens insécables entre le fonctionnement des champs, ordres et secteurs d’enseignement et les stratégies identitaires de divers groupes d’enseignants.
À la maternelle, il s’agit d’une stratégie d’adaptation à une nouvelle donne liée au développement des services de garde et aux garderies privées. Au secondaire professionnel, nous observons une résistance à une institution dévalorisante. Au secondaire public et privé, nous voyons, à travers la soumission aux règles du marché scolaire, les signes d’une crise importante.
Le secteur public et les enseignants qui y œuvrent, en jouant le jeu du marché et de la compétition, y perdront-ils leur « âme » ? Qu’en est-il des idéaux démocratiques qui fondent leur action ? Le privé, quant à lui, perdra-t-il à ce jeu sa marque de commerce traditionnelle, c’est-à-dire la sélection et un encadrement serré des élèves ?
Au primaire, nous voyons la forte liaison entre certains traits du travail enseignant et l’identité sexuelle des enseignantes qui l’exercent, le secondaire apparaissant davantage comme un monde d’hommes. Quant aux champs de l’orthopédagogie et de l’accueil, ils révèlent des stratégies problématiques de professionnalisation, dans le premier cas, et de lutte contre la précarisation, dans le second.
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