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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Jean Leca, Pour(quoi) la philosophie politique ?
Petit traité de théorie et de science politique, tome 1. (2001)
Au lecteur


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean Leca, Pour(quoi) la philosophie politique ? Petit traité de théorie et de science politique, tome 1. Paris : Les Presses de Sciences Po, 2001, 297 pp. Une édition numérique réalisée par Roger Gravel, bénévole, Québec. [M. Jean Leca nous a accordé le 4 avril 2018 son autorisation de diffuser la presque totalité de ses publications, y compris ce Traité de science politique.]

[11]

Pour(quoi) la philosophie politique.
Petit traité de science politique. Tome 1.

Au lecteur

Ce livre, fruit d’un certain nombre d’années d’enseignement de la théorie politique, a été écrit d’abord pour mes amis de jeunesse, ensuite pour mes amis et collègues d’aujourd’hui, en particulier les maîtres de conférences philosophes du cours que j’enseignais à l’Institut d’études politiques de Paris sous le titre pompeux « Grands enjeux du débat politique, économique, et social ». Enfin, et peut-être avant tout, j’ai écrit pour ceux, étudiants, thésards, candidats aux « concours », que j’eus à enseigner ou à juger dans différents jurys de thèses ou de concours universitaires avant que la plupart deviennent mes collègues enseignants et chercheurs. Je voudrais mentionner dans ce dernier groupe quelque peu disparate et finalement assez nombreux, dans l’ordre alphabétique l’ancienneté et la proximité ne faisant pas grand-chose à l’affaire : Bertrand Badie, Philippe Bénéton, Loïc Blondiaux, Pierre Bouretz, Lila Caïmari, Omar Carlier, Marc Chevrier, Slimane Chikh, Jean-Claude Concolato, Fred Constant, Georges Couffignal, John Crowley, Olivier Dabène, Gil Delannoi, Yves Déloye, Michel Dobry, Raphaël Draï, Philippe Droz-Vincent, Sophie Duchesne, Mokhtar El Hassani, Bruno Étienne, Iman Farag, Pierre Favre, Jean-Noël Ferrié, Olivier Fillieule, Daniel Gaxie, Bertrand Guillarme, Zoubida Haddab, Patrick Hänni, Jean-Philippe Heurtin, Olivier Ihl, Christophe Jaffrelot, Lucien Jaume, Fabien Jobard, Pascale Laborier, Bernard Lacroix, Stéphanie Lautard-Balme, Sandrine Lefranc, Patrick Le Galès, Bernard [12] Manin, Camille Mansour, Pierre Mathiot, Arnaud Mercier, Daniel Mouchard, Pierre Muller, Véronique Munoz-Dardé, Pierre Noreau, Bruno Palier, Élisabeth Picard, Béatrice Pouligny, Dominique Reynié, Alain Roussillon, Javier Santiso, Yves Schemeil, Johanna Siméant, Pierre-André Taguieff, Mohamed Tozy, Dany Trom, Jean-Claude Vatin, et Patrick Weil. Ils et elles sont aujourd’hui la partie un peu plus proche du jury de mes pairs. L’on (à tout le moins l’enseignant) écrit toujours pour quelqu’un, individuel ou collectif. Pour une fois le Pirée est un homme et la cantonade est effectivement cet ensemble de personnes privilégiées, nobles spectateurs placés sur les côtés de la scène, personnages de la pièce invisibles car en coulisse. « Parler à la cantonade » est donc toujours parler à quelqu’un, personnage ou spectateur, qui n’est pas en scène mais est supposé être là quand même pour l’auteur-acteur qui s’adresse à lui, pardon, « à elle », soyons pour une fois irréprochablement correct, la civilité s’impose à la grammaire, et d’ailleurs la cantonade est du genre féminin si le personnage-spectateur est masculin-neutre.

Thémistios, au IVe siècle de notre ère, nous dit bien que la valeur des propos d’un philosophe n’est pas diminuée quand ils sont émis sous un platane solitaire, « sans autre auditoire que les cigales ». Cependant le philosophe, qu’il soit de pure race ou un sang-mêlé (ce qui est mon cas car je suis d’abord un « politologue »), parle pour quelqu’un, tout comme n’importe qui, et d’abord Thémistios lui-même, orateur officiel de Constantinople et conseiller de l’empereur Julien. Peut-être ne doit-il pas chercher à plaire (même à l’ami Platon), mais ce n’est pas une raison pour l’imaginer parlant aux cigales qui n’en ont cure, et Thémistios le sait bien qui n’est pas un fou ni un Bienheureux. Seuls certains Saints, nous disent les histoires édifiantes, parlent aux loups et aux oiseaux. Sûrement pas les auteurs d’arguments.

Mais ceux-ci peuvent parler aux morts et pour eux. Je dédie donc ce livre à la mémoire de Georges Lavau, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris qui m’enseigna beaucoup de science politique en passant, bien que je ne fus jamais son étudiant mais assez tôt son collègue (à Grenoble dès 1961, puis à Paris jusqu’à sa mort) ; et de Pierre Ganne, jésuite, qui écrivit peu et enseigna beaucoup, à Lavau et à moi comme à beaucoup d’autres, à des moments différents, jadis dans les terres dauphinoises. Ces Inconnus du Public sont le sel de la terre.

Paris, juin 2001



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 24 novembre 2018 15:25
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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