AVERTISSEMENT
Le présent ouvrage s’inscrit dans un projet initial nourri par les auteurs alors qu’ils étaient professeurs à l’Institut d’études politiques d’Alger. Il s’agissait d’examiner les conditions d’éclosion et de développement des institutions politiques algériennes après l’indépendance acquise en 1962. Il apparut avec le temps qu’il était impossible de ne pas scruter soigneusement le développement historique de la société algérienne avant de s’engager dans la description et l’essai d’explication du système politique actuel. C’est pourquoi il fut convenu tout en maintenant le cadre unique du projet initial d’en diviser la réalisation en deux ouvrages distincts, l’un consacré à l’histoire algérienne, et le présent ouvrage qui traite des institutions et du système politique depuis l’indépendance. Bien qu’ils soient publiés séparément et se suffisent en quelque manière à eux-mêmes, ces deux travaux se renvoient mutuellement l’un à l’autre. C’est pourquoi nous avons jugé utile de les faire précéder tous deux d’une présentation identique, qui précise certaines de nos conceptions et tente d’expliquer la diversité des approches utilisées.
La gestation de cet ouvrage fut longue. Nul doute qu’elle n’eût été encore retardée si le sort miséricordieux n’avait permis aux auteurs d’être un temps déchargés des joies et misères de l’enseignement et de l’administration dans les universités française et algérienne. Grâces soient rendues au département de sociologie de l’Université du Wisconsin à Madison et à la section des sciences juridiques et politiques du Centre national de la recherche scientifique, ainsi qu’au Centre de recherches et d’études sur les sociétés méditerranéennes d’Aix-en-Provence sans lesquels l’idée de ce travail serait pieusement restée enfouie dans le tiroir aux espoirs avortés et aux illusions perdues.
Nombreux sont ceux qui nous ont apporté aide et assistance dans notre recherche et que nous ne pouvons tous citer ici. Remercions plus particulièrement Claude Collot et René Gallissot, tous deux historiens, tous deux inépuisables le premier dans le détail vrai, le second dans l’imagination théorique tous deux amis plus que « collègues ». Toujours au nom de l’amitié, remercions Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques d’Alger, dont les lourdes tâches administratives ne paralysent ni la rigueur ni l’esprit critique. Reconnaissons aussi notre dette envers ceux et celles qui, directement ou non, ont favorisé confrontations et réflexions : Slimane Chikh, Fanny Colonna, Bruno Étienne, Ahmed Nadir, René Cessieux, Jean-Marc Saglio, Hélène Vandevelde, William Zartman, parmi beaucoup d’autres.
N’oublions pas les plus nombreux, qui ont sans doute le plus fait pour que ce livre enfin existe, les étudiants de la Faculté de droit et des sciences économiques ainsi que de l’Institut d’études politiques d’Alger, ceux qui ont testé, critiqué et enrichi une matière qu’ils « sentaient » mieux que nous.
Jean Leca et Jean-Claude Vatin
Il n’a pu être procédé qu’à des mises à jour très succinctes pour la période 1973-1975.
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