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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Capital et gemeinvesen.
VIe chapitre inédit du Capital et l'oeuvre économique de Marx
.
[1978] (2009)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jacques Camatte, Capital et gemeinvesen. VIe chapitre inédit du Capital et l'oeuvre économique de Marx. Livre édité en 1978 par René Leveuvre aux Éditions Spartacus, série B, no 98, 270 pp. Version numérique parue en 2009 révisée par l’auteur. Une éditioin numérique réalisée par un bénévole qui souhaite conserver l'anonymat sous le nom “Anonyme 2, retraité”. [L’auteur nous a accordé, le 3 octobre 2021, l’autorisation de diffuser en libre accès à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales. L’autorisation nous a été confirmée par le bénévole “anonyme 2” ce même jour.]

Capital et gemeinvesen.
VIe chapitre inédit du Capital et l’œuvre économique de Marx.

Préface

(MAI 1976)

C’est sous ce titre [1] qu’auraient dû normalement paraître, en traduction italienne, les textes suivants : Le VIe Chapitre inédit du Capital et l’œuvre économique de Marx (1964-1966) augmenté de notes écrites en 1972, Thèses sur le capitalisme (1969), À propos du capital (1971), De la révolution (1972). La maison d’édition Dedalo en décida autrement et ils parurent sous le titre Ιl capitale totale 1976.

S’il est vrai qu’il y a chez K. Marx une recherche au sujet du devenir du capital à la totalité, cela n’épuise en rien l’étude qu’il fit de ce dernier. On ne peut pas laisser de côté tout ce qui concerne l’opposition entre capital total et capitaux particuliers et le fait que même parvenu à la totalité le capital ne peut vivre qu’en se particularisant, en se différenciant en un grand nombre de quanta-capitaux. Dans tous les procès divers, ce qui permet au capital de ne pas se perdre, c’est qu’il s’est édifié en une communauté matérielle. Il en est ainsi parce que c’est l’élément mort, matériel qui domine le vivant. C’est à partir de ce qui est mort, réifié que s’épanouit cette communauté. Mais, par suite du mouvement d’anthropomorphose, le capital devenant homme sa communauté se pose en tant que Gemeinwesen. Ainsi les hommes sont piégés par l’être qu’ils ont eux-mêmes produit. Cela nécessite encore plus l’opposition-affirmation : « L’être humain est la véritable Gemeinwesen (communauté) de l’homme » (K. Marx) proclamée dans Origine et fonction de la forme parti (1961), dans le tract sur le mouvement de mai 1968, et dans Prolétariat et Gemeinwesen (1968).

K. Marx a considéré le prolétariat comme étant la classe qui pourrait permettre l’instauration de la véritable Gemeinwesen, d’où la dimension profondément humaine de la révolution prolétarienne : une révolution à un titre humain. Il a en outre donné beaucoup d’indications sur le devenir du capital à la Gemeinwesen. C’est cela qu’on a repris en essayant, en fonction du développement récent du capital, de pousser l’analyse jusqu’à son terme. Cette étude entreprise bien avant 1961 a été exposée, en dehors du texte publié ci-dessous, dans les numéros 2, 3, 4, 5 et 6 de la série II d’Invariance.

Si l’œuvre de K. Marx n’est plus actuellement opérationnelle, je considère cependant que ce qu’il a écrit sur la communauté humaine demeure fondamental. On a toujours en présence la réalisation du capital en Gemeinwesen et le possible de la véritable Gemeinwesen de l’Homme : l’être humain. Mais au lieu de les concevoir comme des antagonistes, ce qui impliquerait que le second doive s’opposer au premier, nous affirmons que la communauté humaine n’est réalisable que si les hommes et les femmes abandonnent le monde du capital.

La communauté matérielle est devenue communauté pour les hommes dans la mesure où le capital est représentation. Il n’est pas seulement le substrat économico-social de leur vie, il est aussi leur idéalité. Hommes et femmes doivent rompre avec cette représentation. Cela leur permettra d’entreprendre une autre dynamique. En outre s’il y a des cassures dans la base, c’est-à-dire au sein de la communauté matérielle, ils pourront d’autant plus facilement remettre en question et même rejeter la représentation du capital. La rupture avec ce dernier ne peut pas être un phénomène uniquement passif-déterminé οu uniquement volontaire. Voilà pourquoi il est encore nécessaire d’approfondir le mode d’être du capital afin de pouvoir lui échapper et d’étudier en quoi peut réellement consister l'« être humain », la « véritable Gemeinwesen » des hommes et des femmes.

Mai 1976


[1]       C’est Domenico Ferla qui l’avait proposé. Je l’ai repris, pour la publication chez Spartacus, parce qu’il était très adéquat à ce que je visais.

            Les textes ont été traduits par Giovanni Dettore et Nicomede Folar, pseudonyme de Domenico Ferla qui inclurent quelques notes très intéressantes dont la principale et initiale : Note sur la traduction.

            J’avais envisagé pour cette édition sur Internet d’inclure les références, en allemand, aux textes de K. Marx et de F. Engels. J’y ai renoncé pour ne pas alourdir les notes. Les lecteurs qui en auraient besoin peuvent me le signaler.

            Capital et Gemeinwesen a été publié par René Lefeuvre dans les cahiers Spartacus en novembre 1978. Mai 2009



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 15 octobre 2021 11:05
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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