[9]
Le Frère André de la Congrégation de Sainte-Croix,
l’Apôtre de Saint-Joseph.
Présentation
Le 29 janvier 1938
Mon cher Père,
Vous avez voulu m'offrir en prémices la lecture de la vie du frère André, apôtre de saint Joseph. J'en suis touché et je vous en remercie. J'ai lu et relu ces pages. Toutes sont vraies et certaines le sont tellement qu'en les parcourant, j'ai goûté comme la douceur et le charme réconfortant d'un entretien avec celui que Dieu vient d'appeler à Lui.
Le frère André, quel mystère ! Incompréhensible, si nous le regardons de nos yeux de chair. On a dit qu'il a été un guérisseur, s'imposant par une force de volonté peu commune, auprès de ceux qui venaient à lui. Là résiderait le secret de ce que l'on a appelé ses miracles. Pourtant quel homme frêle, si simple, une âme d'enfant avec aucune de nos prétentions. L'histoire l'appellera le fondateur de l'Oratoire du mont Royal. Il est toujours resté, lui, sans pause aucune, le très humble serviteur de Dieu.
La foi seule découvre et explique bien ce que fut le vénéré convers. Le sous-titre de ce livre lui donne sa vraie physionomie. C'est l'apôtre de saint Joseph.
[10]
Ne cherchons pas ailleurs sa force. Sa mission, faire connaître et aimer le Père de Jésus, comme un guide sûr de vie surnaturelle, il l'accomplit, avec une grande docilité aux inspirations de l'Esprit-Saint. Il nous prouve, par toute sa vie, que Joseph est le protecteur et le modèle qui conduit à Dieu. Aussi sa dévotion par excellence, c'est l'amour de Dieu sous ses formes les plus vraies : la passion du Christ et son eucharistie.
Vous n'avez pas cru nécessaire de consacrer un chapitre à la dévotion particulière de l'apôtre du mont Royal. Vous avez eu raison. Le frère André n'est pas un théoricien. De plus cette dévotion n'est pas chez lui une formalité passagère ; c'est une force de tous les instants, qui soutient tous ses actes, les inspire, les rapproche du modèle. Pas un de vos chapitres, d'ailleurs, qui ne montre la confiance du cher religieux envers l'époux de Marie, son admiration pour lui, la place qu'il occupe dans toute sa vie. Vous nous présentez donc un frère André tel qu'il a été : en relations constantes avec le patriarche de Nazareth, l'apôtre de sa puissance comme protecteur de l’Église Universelle. Ce n'est pas une biographie conventionnelle, coupée en tranches, c'est tout simplement la vie du frère André.
Je salue votre livre comme le témoignage fidèle de ses confrères et je le considère comme l'hommage respectueux de ceux qui l'ont connu et d'autant plus aimé et admiré ! Puisse-t-il aider à mieux connaître et mieux aimer celui que Sa Sainteté Pie XI vient de proclamer, à son tour, « le puissant protecteur de l'Église ».
[11]
C'est à ce titre que je me permets, à votre demande, mon cher Père, dé présenter ce livre au lecteur : accipe et lege, prends et lis, lecteur, c'est l'histoire des merveilles de la grâce de Dieu dans une âme qui s'est mise, chaque jour, inlassablement, à son service, sous le patronage de saint Joseph.
Prends et lis.
L'œuvre du frère André n'est pas finie, elle commence.
Le Supérieur,
Albert COUSINEAU, c.s.c.
R. P. Henri-Paul BERGERON, c.s.c.
Oratoire Saint-Joseph,
Montréal.
[12]
|