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POUR UNE POLITIQUE SCIENTIFIQUE
AU QUÉBEC
Introduction
par Cyrias OUELLET
La révolution la plus importante de notre époque est, sans doute, l'accélération du progrès scientifique.
Dans les pays les plus avancés, le nombre de personnes qui se consacrent à la recherche scientifique est de l'ordre de l à 2 pour 1000 de population et elles disposent, pour leurs travaux, de 2% à 3% du produit national brut.
Cette occupation se distingue des autres en ceci qu'elle ne consiste pas à exploiter pour le bien de la société les connaissances acquises, mais à chercher des connaissances nouvelles ou des moyens plus efficaces d'exploiter les anciennes.
Ceci pose un dilemme.
D'une part, le grand nombre des chercheurs, l'ampleur des moyens matériels qui leur sont nécessaires et les répercussions déterminantes de la recherche sur le progrès économique et l'évolution du m ode de vie des populations semblent exiger un haut degré d'organisation et incitent à une planification poussée.
Mais, d'autre part, la nature de la recherche est de travailler dans l'inconnu et ses résultats les plus importants sont généralement ceux qui étaient les moins prévisibles.
Comment encadrer et soutenir efficacement une activité essentiellement libre, parfois même fantaisiste, qui exige en même temps une organisation très complexe, voilà le problème de la politique de la science tel qu'il se pose à une société moderne.
En organisant le présent colloque, l'ACFAS a voulu susciter un examen de conscience collectif d'où sortiront sans doute quelques conceptions valables d'une politique scientifique adaptée à notre milieu.
Bien que les conditions de la recherche varient d'une spécialité à l'autre, il suffira, pour amorcer le débat, de grouper les disciplines en deux grands ensembles, celui des sciences dites "humaines" dont nous parlera M. Falardeau, et celui des sciences dites "exactes et naturelles" dont traitera M. L'Abbé.
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