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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du texte Pierre HOANG, Mélanges sur l’Administration. Chang-Hai: Imprimerie de la Mission catholique de l'orphélinat de T'ou-sé-wé, 1902, 236 pp. Variétés sinologiques, no 21. Une édition réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris. EXTRAIT 1 :
I. Toutes les fois qu’il doit arriver une éclipse de soleil ou de lune, le "Tribunal des observations astronomiques" K’in-t’ien-kien, doit, cinq mois à l’avance, en donner connaissance à l’Empereur par le "Tribunal des Rites", qui en informe ensuite tous les "Trésoriers métropolitains" Pou-tcheng-se. Ceux-ci en donnent avis aux Mandarins Supérieurs civils et militaires de leur provin-ce, lesquels, à leur tour, en informent leurs subordonnés. Les Sous-préfets locaux publient enfin un édit pour informer le peuple du phénomène attendu.
II. L’heure du phénomène étant arrivée, tous les Mandarins, dans leur tribunal ou dans celui de leur Supérieur, doivent procéder au sauvetage du soleil ou de la lune. A cet effet on a préparé d’avance une "table à encens" Hiang-ngan. Cette table, rectangulaire, couverte d’un tapis rouge pendant en avant, est posée sur une table carrée dont le côté est égal à la longueur de la première. Sur ce Hiang-ngan sont placés en avant deux candélabres avec des bougies rouges allumées, et entre eux un brûle-parfums avec des bâtons d’encens également allumés ; puis, en arrière, une sorte de petit "Kiosque" T’ing-tse, ouvert de toutes parts, dans lequel est placée une tablette de 0,26m sur 0,11m. Sur cette tablette est étendue une feuille de papier jaune portant les deux caractères Fou-yuen, signifiant que le "disque du soleil ou de la lune a repris la forme circulaire". Cette feuille est recouverte d’une seconde, portant les caractères Che-chen, "Maximum de l’éclipse", puis d’une troisième, avec les caractères Tch’ou-k’oei, "Commencement de l’éclipse". Au lieu de ces feuilles jaunes, on peut mettre des feuilles ou des tablettes noires, avec les caractères en blanc.
III. Ce Hiang-ngan , ainsi préparé, est placé dans la "cour d’honneur", Lou-t’ai ou yué-t’ai, en dehors de la première "Salle du tribunal" Ta-t’ang. La position qu’on lui donne dépend de celle qu’occupe le soleil ou la lune au moment de l’éclipse. Si par exemple l’astre est dans le sud, le Hiang-ngan est placé du côté sud de la cour, tourné vers le nord. Si l’astre est dans le sud-ouest, il est placé dans le sud-ouest de la cour, tourné vers le nord-est.
IV. 1° L’heure de l’éclipse étant arrivée, le Mandarin avec ses Assistants et Adjoints, revêtus du costume simple Sou-fou, i.e., du "pardessus de la couleur noire" Ho-t’ao‑koa, se présentent devant le Hiang-ngan, le Mandarin seul en avant, et ses Assistants et Adjoints en rang derrière lui. Ils font trois génuflexions et neuf prostrations, et se retirent. Viennent alors six bonzes et six taoïstes qui, formant deux bandes. tournent alternativement trois fois autour du Hiang-ngan, en frappant le petit "tam-tam" Nao-tcheng et la "tête de baleine de bois" Mou-yu et récitant les prières Pradjnaparamitâ sutra ainsi que les prières au soleil T’ai-yang-king ou à la lune T’ai-yn-king, selon qu’il s’agit d’une éclipse de soleil ou de lune. 2° Quand l’éclipse est arrivée au maximum, la feuille de papier portant les caractères Tch’ou-k’oei, que l’on voyait sur la tablette, est enlevée, et l’on voit celle qui porte les caractères Che-chen. Le Mandarin et ses Assistants et Adjoints se présentent de nouveau. Ils font encore trois génuflexions et neuf prostrations devant le Hiang-ngan, puis les bonzes et les taoïstes font les mêmes évolutions que la première fois. 3° Quand le disque du soleil ou de la lune a repris la forme circulaire, la seconde feuille de papier est enlevée de la tablette, et l’on voit apparaître celle qui porte les caractères Fou-yuen. Le Mandarin et ses Assistants et Adjoints se présentent en costume solennel de 2e classe i.e. avec la "robe ornée de dragons à quatre griffes" Mang-p’ao et avec le "pardessus" T’ao-k’oa de la couleur bleu‑pourpre (t’ien-ts’ing) orné du "pectoral" Pou-tse et les mêmes cérémonies ont lieu que précédemment. Tous enfin se retirent et le Hiang-ngan est enlevé.
V. A Pékin, l’Empereur procède au sauvetage du soleil et de la lune dans son palais, avec l’assistance des Mandarins du palais intérieur, et revêtu du costume simple Sou-fou. Les Mandarins des Tribunaux suprêmes, avec les Mandarins civils et militaires des autres Cours, se réunissent au "Tribunal des Rites" Li-pou pour faire le sauvetage du soleil : pour celui de la lune, ils le font dans la "Cour des sacrifices impériaux" T’ai-chang-se. D’après les règlements établis au commencement de la dynastie actuelle, les Mandarins qui prennent part à ces cérémonies devaient, en outre des génuflexions et des prostrations indiquées ci-dessus, rester agenouillés devant le Hiang-ngan tout le temps que durait le phénomène. Plus tard, considérant que quelques Mandarins, surtout parmi les plus âgés, restaient tout ce temps assis sur leurs talons, en l’an 2 de l’Empereur K’ien-long (1737 ap. J.-C.), on a modifié ce règlement. Les Mandarins âgés se retirent et restent debout après les génuflexions et les prostrations, tandis que les autres sont répartis en cinq groupes qui restent agenouillés tour à tour.
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