Références
bibliographiques
avec le catalogue
En plein texte
avec GoogleRecherche avancée
Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF
Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
Collection « Les auteur(e)s classiques »
“Remarques sur le Taoïsme ancien” (1925), “L’esprit de la religion chinoise” (1929), “La droite et la gauche en Chine” (1933) Introduction
Une édition électronique réalisée à partir des textes de Marcel Granet (1884 - 1940), “Remarques sur le Taoïsme ancien” (1925, 5 p.), “L’esprit de la religion chinoise” (1929, 8 p.), “La droite et la gauche en Chine” (1933, 16 p.). In Essais sociologiques sur la Chine. Paris : Les Presses universitaires de France, 1990. Premières éditions diverses. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole.
Introduction
A09. Marcel GRANET : Trois études sociologiques sur la Chine.
Remarques sur le Taoïsme ancien (1925)
A une confiance extravagante dans l’antiquité des documents chinois a succédé une mode qui n’est pas moins dangereuse : depuis que l’histoire littéraire a décelé le fait que la rédaction des textes conservés est d’époque relativement basse, on ne résiste guère à la tentation d’inférer que la civilisation chinoise n’a qu’une très faible antiquité. Ce postulat, principalement en matière d’histoire religieuse, conduit à un point de vue d’où les faits risquent fort de paraître en fausse lumière. Le Taoïsme et le Confucéisme sont-ils envisagés comme des doctrines récentes et d’histoire courte ? on risquera de ne prêter à ces grands mouve-ments religieux qu’une base étroite et artificielle ; on se croira en présence de théories philosophiques qui, transposées en dogmes, seraient devenues les principes de deux religions ; on s’efforcera de montrer leur opposition originelle ; on expliquera par des contaminations leurs points communs.
L’esprit de la religion chinoise (1929)
Si l’on veut se faire une idée un peu précise de l’attitude propre aux Chinois à l’égard des phénomènes religieux, il est nécessaire de partir de l’histoire. Celui qui voudrait se tenir aux croyances actuelles, aveuglé par une poussière de faits incohérents ou contradictoires, n’aurait aucun moyen d’en discerner la valeur relative. Il risquerait d’accepter trop vite des classifications médiocrement positives. Les observateurs, selon leurs préjugés personnels, déclarent, tantôt que les Chinois sont le peuple le plus superstitieux du monde, tantôt qu’ils sont dépourvus de véritable esprit religieux. Tous disent que la Chine possède trois Religions. Il est hors de doute qu’il ne s’agit point de trois confessions, même conçues comme à demi hostiles ou comme à demi alliées. Il existe des réguliers bouddhistes ou taoïstes ; sauf exceptions sans portée, un indigène n’est un sectateur ni de Confucius, ni de Lao‑tseu, ni du Buddha. C’est arbitrairement que l’on affirmera : les Chinois, dans leur ensemble, pratiquent à la fois les trois Religions, ou que l’on dira : ils n’en pratiquent réellement aucune.
La droite et la gauche en Chine (1933)
Les Chinois attribuent à la Gauche et la Droite des valeurs inégales, selon les cas, mais toujours comparables. Il ne s’agit jamais d’une prééminence absolue, mais plutôt d’une alternance. Ceci tient à un certain nombre de caractéristiques de la civilisation et de la pensée chinoises. Il n’y a rien d’abstrait dans les catégories chinoises : on y chercherait vainement des oppositions diamétrales, telles que celle de l’Être et du non-Être. L’Espace et le Temps sont conçus comme un ensemble de domaines ayant chacun leurs convenances : au lieu d’oppositions absolues, on ne constate que des corrélations, et, par suite, on n’admet ni indications, ni contre-indications formelles, ni obligations absolues, ni tabous stricts. Toutest affaire de convenances, parce que tout est affaire de congruences.
Le problème de la Droite et de la Gauche ressortit d’une question très générale qui est celle de l’Étiquette. En Chine, l’étiquette commande à la fois la cosmographie et la physiologie. En elle s’exprime la structure du monde qui ne diffère point de la structure de l’individu ; l’architecture de l’univers et celle de l’individu reposent exactement sur les mêmes principes. Ce sera donc l’anatomie du monde qui expliquera la prééminence alternative de la Droite et de la Gauche.
Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:45 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
×
À tous les utilisateurs et les utilisatrices des Classiques des sciences sociales,
Depuis nos débuts, en 1993, c'est grâce aux dons des particuliers et à quelques subventions publiques que nous avons pu mener à bien notre mission qui est de donner accès gratuitement à des documents scientifiques en sciences humaines et sociales de langue française.
Nous sollicitons votre aide durant tout le mois de décembre 2020 pour nous aider à poursuivre notre mission de démocratisation de l'accès aux savoirs. Nous remettons des reçus officiels de dons aux fins d'impôt pour tous les dons canadiens de 50 $ et plus.
Aidez-nous à assurer la pérennité de cette bibliothèque en libre accès!
Merci de nous soutenir en faisant un don aujourd'hui.
Jean-Marie Tremblay, fondateur des Classiques des sciences sociales