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Collection « Les auteur(e)s classiques »
“Le langage de la douleur, d’après le rituel funéraire de la Chine classique” (1922) Introduction
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Marcel Granet (1884 - 1940), “Le langage de la douleur, d’après le rituel funéraire de la Chine classique” (1922) **. In Essais sociologiques sur la Chine. 22 pages. Paris : Les Presses universitaires de France, 1990. Article paru dans le Journal de Psychologie, 15 février 1922. Une édition numérique réalisée par Pierre Palpant, bénévole.
Introduction
A07. Marcel GRANET : Le langage de la douleur d’après le rituel funéraire de la Chine classique (1922).
Mon intention n’est pas de reprendre sur nouveaux frais la démonstration que M. M. MAUSS a donnée dans son article sur L’expression obligatoire des sentiments Les faits chinois que je veux exposer n’auraient point, pour la preuve, autant d’autorité que les faits australiens : ils ne sont pas empruntés à « des populations suffisamment primitives au sens propre du terme », mais à un peuple déjà pourvu d’une civilisation savante et complexe. Je les extrais de Rituels dont la rédaction suppose une remarquable activité de la pensée réfléchie. Ils n’ont plus assez de fraîcheur pour donner à sentir qu’à ses débuts le langage des sentiments est « éminemment marqué du signe de la non spontanéité, de l’obligation la plus parfaite ».
J’ai montré ailleurs qu’à un temps où l’organisation sociale de la Chine était des plus simples (organisation longtemps conservée dans le peuple des campagnes), les émotions de l’amour, au moment même où elles naissaient, ne pouvaient s’exprimer qu’au moyen de formules stéréotypées et de gestes conventionnels : les jeunes gens ne se faisaient, alors, la cour qu’à l’aide de thèmes obligatoires, perpétuellement repris par une improvisation traditionnelle. On ne peut guère douter que la douleur ne se soit de même manifestée, dès l’abord, en thèmes obligatoires.
Mais ce que peut montrer l’étude des rituels féodaux du deuil que je vais analyser ici, c’est le développement de ce langage de la douleur ; on va voir qu’il consiste en une symbolique minutieusement ordonnée : langage véritable dont les grammairiens, je veux dire les ritualistes, établissent les règles et maintiennent la correction, langage aussi où l’analyse philosophique sait retrouver une logique qui s’accorde avec l’ordre intelligible de l’univers.
J’étudierai le rituel du deuil dans son ensemble : les rites oraux n’y occupent qu’une faible place, car dans le deuil on doit cesser de parler ; mais les gestes qui manifestent la douleur sont des signes aussi clairs, aussi intelligibles, aussi coordonnés que pourraient l’être les mots et les phrases.
Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 24 mars 2005 08:45 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
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