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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du livre de Pierre Teilhard de Chardin, LA PLACE DE L'HOMME DANS LA NATURE. LE GROUPE ZOOLOGIQUE HUMAIN. Paris: Union générale d'Éditions, 1965, 188 pp. Collection: Le monde en 10-18. [Albin Michel: 1956. Première édition, Paris, 4 août 1949.] Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi. Introduction Comme son titre l'indique, le présent ouvrage se propose d'étudier la structure et les directions évolutives du groupe zoologique humain. Ce qui n'est qu'une autre manière de poser et de tâter une fois de plus le classique problème de « la Place de l'Homme dans la Nature ». La place de l'Homme dans la Nature... Pourquoi, à mesure que marche la Science, cette question devient-elle toujours plus importante et fascinante à nos yeux ? D'abord, sans doute, pour l'éternelle, toute subjective, et dès lors un peu suspecte raison que, dans l'affaire, il s'agit de nous-mêmes, à qui nous tenons tant. Mais plus encore aussi (et cette fois en dehors de toute faiblesse anthropocentrique) parce que nous commençons à réaliser dans notre esprit - en fonction même des derniers progrès de nos connaissances - que l'Homme occupe une position-clé, une position d'axe principal, une position polaire dans le Monde. Si bien qu'il nous suffirait de comprendre l'Homme pour avoir compris l'Univers, - comme aussi l'Univers resterait incompris si nous n'arrivions à y intégrer de façon cohérente l'Homme tout entier, sans déformation, - tout l'Homme, je dis bien, non seulement avec ses membres, mais avec sa pensée. Et en vérité il faut que nous soyons bien aveugles par la proximité du phénomène Humain (au sein duquel en fait nous nous trouvons noyés) pour ne pas ressentir plus vivement combien - de par sa nature même phénoménale - cet événement est formidablement singulier. Une « espèce » en apparence, - un simple rameau détaché de la branche des Primates -, mais qui se révèle doue de propriétés biologiques absolument prodigieuses. De l'ordinaire : mais pousse a un excès d'extraordinaire... Pour avoir pu exercer de tels effets d'envahissement et de transformation sur tout ce qui l'entoure, la « Matière hominisée » (seul objet direct des soins du savant) ne doit-elle pas receler une force prodigieuse, être la Vie portée a son extrême, c'est-à-dire finalement représenter l'étoffe cosmique à son état le plus complet, le plus achevé, dans le champ de notre expérience ? - Que, tout au long d'un premier âge de la Science (pratiquement tout le XIXe siècle) l'Homme ait pu scruter les mondes sans paraître s'étonner de lui-même, n'est-ce pas vraiment le cas, ou jamais, de dire que les arbres risquent de nous cacher la foret, - ou les vagues la majesté de l'océan ? Vue de trop près, a l'échelle spatiale et temporelle de nos existences individuelles, l'Humanité nous apparaît trop souvent comme une immense et incohérente agitation sur place. Au cours des cinq chapitres qui suivent, je vais essayer de montrer comment il est possible, en regardant les choses d'assez haut, de voir les désordres de détail, où nous nous pensons perdus, se fondre en une vaste opération organique et dirigée, où chacun de nous prend une place, atomique sans doute, mais unique et irremplaçable. L'Homme donnant son sens à l'Histoire. L'Homme, seul paramètre absolu de l'Évolution. Cinq chapitres,disais-je. Donc cinq étapes prévues, cinq phases choisies pour couvrir et évoquer le grand spectacle de l'Anthropogénèse.
Attachons-nous à approfondir ces cinq points, successivement.
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