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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique réalisée à partir du livre Maurice Halbwachs (1930), Les causes du suicide. Avant-propos de Marcel Mauss. Paris: Félix Alcan, 1930. Collection Travaux de lAnnée sociologique. Réimpression: Arno Press Inc., 1975. 520 pages. Collection: European Sociology. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole. Avant-propos par Marcel Mauss M. Halbwachs a bien voulu, dans la Collection que Durkheim a fondée, reprendre la question que celui-ci avait abordée et, nous osons le dire, génialement traitée, il y a déjà trente-trois ans. Cet ouvrage, Les causes du Suicide, fait suite au livre de Durkheim sur Le Suicide. Notre première pensée commune avait été de mettre simplement à jour le travail de Durkheim; d'indiquer, dans un chapitre supplémentaire ou dans une Introduction, sur quels points les données nouvelles publiées depuis un tiers de siècle, confirment ou ne confirment pas ses conclusions. M. Halbwachs s'est peu à peu senti forcé d'entreprendre de nouvelles recherches, de poser de nouveaux problèmes, de présenter les faits sous un autre aspect. Un livre tout nouveau était en effet nécessaire. En sociologie, pas plus qu'en aucune science, le travail d'analyse n'est jamais achevé. D'abord, parce que, comme a dit Durkheim, l'un des moyens essentiels de l'expérimentation sociologique c'est l'observation historique, et qu'il fallait tenir compte des faits nouveaux et considérables qui se sont passés depuis 1896. M. Halbwachs a donc montré ici, que, pendant toute cette longue période, les ébranlements profonds et même d'immenses renouvellements des sociétés européennes, n'ont pas fait apparaître d'événements très différents de ceux que Durkheim faisait prévoir. La plus grande partie des faits nouveaux de suicide reste du genre que Durkheim avait décrit et soumise pour l'essentiel à l'interprétation qu'il proposait. Ensuite, les méthodes statistiques et généralement les procédés d'analyse quantitative, ont fait des progrès. Des travaux récents ont élargi et précisé les observations. Ici aussi, il fallait voir si celles de Durkheim gardaient encore leur valeur, M. Halbwachs a montré en quelle mesure elles restaient vraies. Mais ces vérifications ne suffisaient pas, M. Halbwachs a examiné lui-même les choses de plus près. Il a donc étendu le champ d'observation à d'autres sociétés, à d'autres époques, à d'autres détails. Il a analysé de nouveau les faits anciens considérés par Durkheim, mais de façon plus approfondie. Il a introduit en même temps les théories récentes et les faits nouveaux dans le champ de son expérimentation. Ainsi, il a pu déterminer dans quelle mesure il faut compléter, modifier, ou même abandonner telle ou telle thèse de Durkheim. Il a proposé ses propres théories là où il fallait. Il a fait uvre positive et neuve. Cette uvre suppose connue celle de Durkheim qui à son tour l'appelle invinciblement. Elle en est la suite nécessaire, le complément, le correctif indispensable. Il serait imprudent, peu scientifique, absurde, quand on se sert du Suicide de Durkheim de ne pas se reporter constamment aux Causes du Suicide de M. Halbwachs. La réédition du livre de Durkheim, se fait en même temps que paraît celui-ci, qui atteint les limites actuelles de la science. Les deux volumes sont deux moments d'une même recherche, conduite dans le même esprit. Marcel MAUSS.
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